Le petit être étrange et malicieux que vous découvrez ci-dessus, est connu en Franche-Comté sous le nom de Fouletot ou Foultot. Ce dernier, est tiré de l'ouvrage "Elevez des Lutins, guide pratique des génies domestiques" ed. Coprur 2005.

Hervé Thiry-Duval, auteur - Yves Clément, illustrateur


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dimanche 2 mars 2008

les impromptus de Lauzine

" Où trouvez-vous les histoires que vous racontez ? "

Pour répondre brièvement à cette question qui souvent nous est posée, la première réponse délivrée par chacun de nous est : "Selon notre inspiration, dans l'air du temps, à travers l'observation du monde, de la société, à travers nos lectures, le désir de s'approprier et d'adapter un conte traditionnel ou moderne, de réinventer une légende ancienne ou d'inventer une légende urbaine... C'est ainsi que notre parole voyage du Conte populaire au Récit contemporain.

De la lecture à l'adaptation...
Lors de mes lectures, j'ai été séduite par un personnage haut en couleur : "Ch'hâ"

Dans les traditions de Moyen-Orient se rencontre un personnage insupportable et délicieux, qui s'appelle généralement Nasreddin Hodja. Ses histoires (innombrables)sont racontées partout, de la Turquie à la Perse, de la Syrie à l'Egypte, où il est appelé Goha. Ces mêmes histoires se retrouvent dans la tradition populaire juive, où le personnage s'appelle Ch'hâ, et en Afrique du Nord, où il est plus connu sous le nom de Djeha. On suit sa trace jusqu'en Pologne, où son nom est Srulek.

Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs.

C'est ainsi, que le désir est né en moi, de transposer ces histoires dans notre folklore régional où Ch'hâ est devenu Barbizier...
Barbizier ! icône Nasreddienne, figure régionale emblématique de la Racontotte ou ancêtre de l' Histoire drôle ? A mon avis, la frontière est invisible... Afin d'illustrer mon propos, je vous livre l'une de mes adaptations :
Tiens ! les renards font des feux de camp…
A Morgelle – à Melisey – on entend souvent ça quand la brume se lève au sommet du Mont de Vannes.
Mais – Melisey – c’est pas seulement un pays de dictons…
Melisey – c’est le village de Barbizier : Aymé Barbizier et l’Aymé, il est connu comme le loup blanc au plateau des mille étangs.
Barbizier – c’est un vieux briscard qui ne s’en laisse pas conter.
Barbizier – Il est croyant !
Il croit à dieu, au diable et il croit même aux fées… Mais attention ! l’église, et surtout les curés, il ne les a pas en odeur de Sainteté, il pratique pas Barbizier, entre Dieu et lui, c’est du grand direct ! Une affaire d’Hommes !
Don de dieu ou cadeau des fées, il est né avec certains pouvoirs… A la fois sourcier, guérisseur, les potions à Barbizier pour soulager la gueule de bois, elles sont légendaires par ici...
Quand il était jeune homme, Barbizier… Il est tombé fou amoureux d’une brunette ensorcelleuse qui se baignait à la rivière et la nuit, la nuit ! il rêvait de Vouivres sensuelles, d’Ondines, longue chevelure, petits seins blancs et fermes dressés vers les étoiles qui toutes avaient la tête à Léontine Desgrandchamp… alors finalement, il l’a épousé la Léontine.
Aujourd’hui, la jeune naïade, est une petite bonne femme fraîche et gaillarde qui porte la blouse, le plus souvent à fleurs…
Léontine, elle a les rides du sourire au coin des yeux et à travers son regard noisette, on peut pas lui donner d’âge… Il a gardé la pétillance des yeux d’une petite fille.
Les Barbizier, ils ont eut 8 enfants, 5 filles, 3 garçons… Et le jour où Anthonin, l’aîné des fils a subi sa première maladie infantile, la coqueluche avait trouvé l’hôte idéal chez le garçon.
Une fièvre de cheval, une toux abominable et la pauv' femme, elle était dans tous ses états alors que Barbizier lui, sa chopine à la main, attendait que ça passe en contemplant les cieux…
Du coup, Léontine s’est mise à pousser une beuglante :
« Mais enfin, mon vieux ! si quelqu’un peut soulager Anthonin, c’est bien toi, alors quesque t’attends ! »
Barbizier sans discuter à prit Anthonin entre ses mains (il a levé les yeux au ciel et soudain, s’adressant au créateur…)
« Donnes à ce gnô des convulsions, qu’il crache ses poumons, qu’il suffoque et qu’il crève bon dioù ! »
Imaginez la tête à Léontine – Elle en croyait pas ses oreilles.
« Mais enfin… que t’arrive-t-il, tu deviens fou ! »
« Ma foi non, mais ça fait 3 jours, dès que j’parle au seigneur, y fait tout l’contraire de c’que j’lui d’mande… »

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